Flore des alpages. Splendeurs de la diversité

Cette année encore, le bétail, monté depuis peu, est au rendez-vous pour profiter de cette herbe tendre. Le tintement des cloches et toupins trahit leur présence. Les milieux se succèdent à un rythme effréné, en fonction de l’exposition, de la déclivité, du régime hydrique ou de l’altitude. L’homme joue aussi un rôle central dans cette diversité. Inscrite au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco, la saison d’alpage, et le pastoralisme qui lui est lié, a façonné ces paysages.

Après avoir traversé l’alpage du Schänis, on arrive sur le Gros Adrey, surplombé par un pâturage sec (PPS), sur les flancs du Cheval blanc. La route mène ensuite vers la Fregima à Tena, que l’on contourne, avant de déboucher devant le chalet du Lapé.

Du blanc, du jaune, du bleu, de l’orange, du violet, du gris et du rose viennent compléter la dominance des verts sur les différents pâturages. Même le néophyte aux connaissances floristiques limitées ne peut que s’émerveiller devant l’orchis mâle, une délicate orchidée.

Les plantes plus communes sont également dignes d’intérêt. Légumineuse aux qualités fourragères recherchées, le lotier corniculé (Lotus corniculatus) exhibe ses fleurs gracieuses d’un jaune puissant.

Comme toutes les renonculacées, les trolles d’Europe s’avèrent légèrement toxiques pour le bétail. Le chemin se poursuit en longeant la forêt du Lapé, où les arolles ont fini par dompter les éboulis rocheux, et en prenant de l’altitude vers la Fregima Devant.

Des gentianes de Clusius jonchent le sol. Jusqu’au sommet des pâturages où se trouvent encore des névés, les branches sèches d’aulne qui jonchent le sentier témoignent de la lutte des exploitants de cet alpage contre cet envahisseur.